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Bibliotecas de los filósofos : Bibliotecas filosóficas privadas en edad moderna
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Nicolás Gómez Dávila




Ficha en francés e inglés


Nicolás Gómez Dávila

Bogotá 1913 - 1994


Philosophe et moraliste colombien ayant développé hors de l’université et assez tardivement une oeuvre surtout fragmentaire sous forme d’aphorismes auxquels il préférait donner le nom de « scholies » (escolios). Certains n’ont pas hésité a le présenter comme un « Nietzsche colombien » bien que sa pensée religieuse fasse constamment référence au catholicisme tridentin. Sa fascination pour l’antiquité gréco-latine et le Moyen âge germanique, sa philosophie aristocratique et sa critique virulente de la modernité pourrait cependant, en effet, le rapprocher de l’ermite de Sils-Maria. Souvent catalogué comme un penseur conservateur, voire « ultra-conservateur », en raison de son antidémocratisme, il préférait quant à lui se qualifier de « réactionnaire authentique », totalement étranger à son temps. Fils de bonne famille colombienne, il s’installe à l’âge de six ans à Paris avec ses parents qui l’inscrivent dans un collège bénédictin. Au cours de son adolescence il est victime d’une grave pneumonie qui le laissera alité deux ans durant, période pendant laquelle il devra suivre les cours de précepteurs et en profitera pour approfondir son grec et son latin. A 23 ans, il rentre en Colombie et se marie avec Emilia Nietos Ramos. Il ne retraversera l’Atlantique qu’en 1948 pour un faire un tour d’Europe en automobile de six mois avec sa femme. Ensuite il se dédiera essentiellement à sa bibliothèque qui atteindra près de 30 000 volumes, à la réflexion et à l’écriture sur des registres de comptabilité à la manière des  Sudelbücher de Lichtenberg. « Sa bibliothèque était son monde » a pu dire sa fille Rosa Emila. « Lorsqu’il est tombé malade nous avons descendu son lit dans la bibliothèque. Il est mort parmi ses livres ».

Œuvres principales : Notas (Mexico, 1954, réimpression, Bogotá, Villegas, 2003), Textos (Mexico, 1959, réimpression Bogotá, Villegas, 2002) et Escolios a un texto implícito (2 vol., Bogotá, 1977), Nuevos escolios a un texto implícito (2 vol., Bogotá, 1986), Succesivos escolios a un texto implícito (Bogotá, 1992, réimpression 5 vol., Bogotá, Villegas, 2005).  

Bibliographie: Abad Torres Alfredo, Pensar lo implícito: en torno a Gómez Dávila, Pereira, CRIE, 2008 ; « Nicolás Gómez Dávila : Crítica e Interpretación », Paradoxa, n. 14, Universidad Tecnológica de Pereira, 2007 ; Studia daviliana : études sur Nicolás Gómez Dávila, réunies par Philippe Billé, La Croix Comtesse, automne 2003 ; Gómez Rosa Emilia, « Entrevista », El Tiempo, Bogotá, 04/03/2006.



Fonds Gómez Dávila

La bibliothèque de Nicolás Gómez Dávila a été achetée par la Banque de la République de Colombie en 2009, propriétaire de la Bibliothèque Luis Angel Arango qui en a la charge et l’a mise a disposition du public et des chercheurs depuis avril 2011. La fille du philosophe, Rosa Emilia Gómez de Restrepo, avait effectué au préalable un inventaire non classé des livres, selon leur disposition dans la bibliothèque, fidèle à l’ordre personnel de son propriétaire. Pour plus de commodité de lecture l’inventaire a été rétabli ici selon l’ordre alphabétique des auteurs, suivi du titre et du nombre de volumes.  Le Fonds Gómez Dávila est également consultable en ligne sur le site de la bibliothèque Luis Angel Arango en précisant dans la recherche avancée « colección Gómez Dávila » ce qui permet de retrouver l’éditeur et la date d’édition.
Le Fonds Gómez Dávila compte exactement 16 935 titres correspondant à 27 582 volumes principalement en français, anglais, allemand, mais aussi, dans une moindre mesure, en espagnol, italien et portugais et en grec et latin. La période d’édition la plus représentée est le XXe siècle, suivi du XIXe et du XVIIIe. On y trouve également des ouvrages du XVIIe, XVIe et même quelques-uns du XVe siècle dont des incunables. L’histoire est la discipline majoritairement représentée (une grande partie consacrée à l’histoire des religions, la civilisation gréco-romaine et la Révolution française), suivie de la littérature, la poésie et la philosophie. Les éditions originales des œuvres de Gómez Dávila y sont disponibles ainsi que certaines de leurs traductions en allemand, italien, en français et polonais, de même que les manuscrits dactylographiés des Escolios a un texto implícito (3 vol., 1976) et leur transcription partielle et commentée par Ernesto Volkening incluant de nombreux inédits (5 cahiers, 1973).
C’est un ensemble exceptionnel, dont Arnold Toynbee estimait qu’il s’agissait probablement de « la bibliothèque privée la plus grande du monde », peut-être non pas tant par la quantité que par la qualité : tout le patrimoine intellectuel occidental y est contenu, avec certaines raretés bibliophiliques. Certains l’on surnommée le « trésor des Andes » mais sans doute l’est-il également de l’Europe.

Ouvrages sur la bibliothèque : Badui-Quesada Halim, « Apuntes para una biblioteca imaginaria: valor patrimonial y situación legal de las bibliotecas de Bernardo Mendel y Nicolás Gómez Dávila », Revista Interamericana Bibliotecología, Medellín, vol. 30, n. 1, enero-junio 2007 ; Molano Guzmán, Rafael, « La pasión por los libros. Nicolás Gómez Dávila », Diners, Bogotá, abril 1997; Pizano Diego, « Don Nicolás y su biblioteca », El Espectador, Bogotá, 22/05/2009 ; Rabier Michaël, « Biblioteca gomezdaviliania. La fuentes bibliográficas del pensamiento de Nicolás Gómez Dávila (I)  », forthcoming; « Se busca un lector », Semana, Bogotá, 30/11/1998 ; Zalamea Alberto, « Te bautizo con B mayor », La Tadeo, n. 65, 2001.  


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Michaël Rabier (Institut Hannah Arendt, Université Paris-Est)
Última actualización: 2017-10-07 22:22:55